Historique

L’Opération Villages Roumains (OVR), initiée en 1988 en Belgique, puis étendue à d’autres pays d’Europe occidentale, a été à l’origine d’un important mouvement de protestation contre la politique dite de «systématisation des villages roumains», inspirée par le dirigeant de l’époque, Nicolae Ceauşescu. Cette politique visait une mise en coupe réglée du monde rural par la destruction de l’habitat traditionnel. Ce mouvement de protestation a abouti à l’ « adoption » de plusieurs milliers de villages roumains par des communes suisses, belges, françaises, néerlandaises, anglaises. Dès la chute du régime communiste, c’est un vaste élan de solidarité et d’aide d’urgence qui prend la relève.

Opération Villages Roumains – Suisse (OVR-CH)

A la fin de 1989, dès avant la chute de Ceauşescu, 206 communes suisses participent aux actions de protestation contre la destruction des villages roumains ; les premiers convois humanitaires sont dépêchés vers la Roumanie.

En 1990, les initiateurs du mouvement OVR en Suisse, considèrent leur mission politique accomplie avec la « Révolution » roumaine. Les adhérents ont néanmoins pu continuer à bénéficier d’un secrétariat permanent auprès de l’Association suisse pour le Conseil des Communes et Régions d’Europe (ASCCRE). Etaient assurées un ensemble de prestations comprenant, notamment, des tâches d’information, de liaison, d’échanges d’expériences, ainsi que le règlement de formalités administratives.

D’un inventaire, établi en 1991, il ressort que certaines communes, jugeant la mission de premier secours achevée, ont soit renoncé à l’action ou constitué des associations citoyennes locales, chargées de poursuivre l’œuvre humanitaire, muée bientôt en coopération. Une centaine de Communes/Associations suisses sont alors encore actives sur le terrain.

En 1996, à la demande d’une majorité de Communes/Associations engagées sur le terrain, des statuts, fondant l’Association Opération Villages Roumains – Suisse (OVR-CH) et la dotant d’une structure mieux établie et plus opérationnelle, sont adoptés.

A l’occasion du 10e anniversaire de l’OVR, en 1999, l’Association OVR-CH décide de rejoindre officiellement l’organisation OVR-International. L’Association OVR-CH, regroupant 54 Communes/Associations et 58 membres individuels, peut, dès lors, échanger des informations et des expériences avec les Coordinations belges (il y en avait deux), française, néerlandaise et roumaine. La structure d’OVR-I tardant toutefois à évoluer avec les situations nouvelles en Roumanie, OVR-CH choisit, en 2008, de s’en distancer pour collaborer directement avec OVR-RO, notamment pour concrétiser le projet de « Maison OVR», alors en discussion depuis plusieurs années, répondre à des besoins sociaux régionaux (scolaires, médicaux), puis ceux liés aux situations d'urgence (incendies, inondations).

Au cours de la première décennie de ce siècle, les membres d’OVR-CH ont été sollicités pour une action de premier secours en faveur de villages non parrainés, durement touchés par les inondations. Suite à une généreuse donation roumano-suisse, OVR-RO pouvait devenir propriétaire d’une maison avec jardin qui pouvait abriter ses archives et une permanence, ainsi que l’exige la loi roumaine. L’organisation est, d'ailleurs, officiellement reconnue en Roumanie comme un maillon important de son histoire récente. Le fonds « Maison OVR », créé par OVR-CH avec la générosité de ses membres, avait déjà permis la réfection du toit, d’autres travaux et aménagements devant encore être envisagés, certains ayant déjà commencé durant l’été 2009.

20 ans après, alors que des milliers de kilomètres ont été parcourus dans les deux sens, que des tonnes de matériel ont passé les frontières avec plus ou moins d’embarras, que des transferts d’argent impossibles à chiffrer ont apporté un peu de confort et de réconfort dans les villages parrainés d'ici, mais souvent oubliés là-bas, et que la Roumanie est entrée en 2007 dans l’Union européenne, les liens d’amitiés tissés au cours des ans sont parfois préférés aux partenariats officiels. A l’aube de la troisième décennie, les acteurs bénévoles de plus de 50 partenariats OVR (associations, communes, individuels) entre la Suisse et la Roumanie poursuivent officiellement cette belle aventure citoyenne.

Les grandes lignes de l'origine et de l'évolution du mouvement OVR sont repris dans les deux documents PDF mentionnés au bas de cette page. Ils ont servi de synthèse pour une présentation dans la revue historique roumaine Memoria (77/Nr. 4/2011 & 78-79/Nr. 1-2/2012).
Des renseignements plus précis sur l’histoire et le développement du mouvement Opération Villages Roumains peuvent être trouvés dans une analyse en 5 parties sur « 20 ans déjà ! – OVR et le monde rural roumain », dans les numéros 31 à 35 de notre publication Le Réseau. Vous y comprendrez ce qui caractérise cette ONG atypique, ses thèmes de préoccupation et ses domaines d’engagement, l’évolution de la structure interne de l’association, quelques exemples de projets porteurs, ainsi que son évolution actuelle

Depuis quelques années, le comité OVR-CH a initié une politique de contacts avec les autorités roumaines pour permettre la mise sur pied d'un véritable processus de développement pour les communautés rurales, à une échelle plus large que les relations locales de partenariat. Il ne s'agit pas de remplacer le travail fait par les associations de base, mais bien de le compléter, de lui permettre d'avoir un plus grand épanouissement. Le but poursuivi est de favoriser l'équipement de structures englobant les villages ou auxquelles les villages doivent inévitablement avoir recours.

Le projet « Pompiers » s'inscrit dans cette ligne et les contacts pris par les membres qui pilotent la Commission répondent non seulement aux demandes d'équipement pour pallier les manques rencontrés par le service des pompiers volontaires pour les situations d'urgence (SVSU), mais favorisent aussi le développement de synergies sur place. Un projet similaire s'est mis en place pour les questions sanitaires sous l'égide d'une Commission « Santé ». Le travail d'équipe de ces commissions se fait en étroite collaboration avec OVR-RO et la participation active de Francisc Giurgiu, président de la coordination roumaine.