Nous avons récemment appris le décès de deux personnes, membres du mouvement « Opération Villages Roumains », avec lesquelles nous avons eu des échanges riches et des contacts suivis: Mihnea Berindei et Ton van Rijen.
Mihnea Berindei (22 mars 1948, Bucarest – 19 juin 2016, Venise) était un historien roumain, ayant aussi acquis la nationalité française, qui a activement lutté pour dénoncer le communisme dans son pays et favoriser les mouvements démocratiques en Europe centrale et orientale.
Nous avons aussi toujours eu des liens très étroits, lui et le mouvement OVR (Opération Villages Roumains), qui s'est insurgé contre la destruction planifiée des villages par l'ancien dictateur Nicolae Ceauşescu. Mihnea Berindei, comme membre fondateur de ce mouvement de protestation, avait d'ailleurs publié une communication sur ce sujet dans le numéro spécial (Eté 2009) de la revue « Le Réseau », édité par la coordination suisse de l'OVR (OVR-CH), sous le titre: "La destruction des villages roumains dans les archives du Comité central", pp. 10-15. (Cet article est disponible sur le site: http://www.ovr-suisse.ch/.../files/reseau/reseau-hs-01.pdf). Il était bien placé pour en parler puisqu’il a fait partie de la Commission présidentielle pour l'enquête de la dictature communiste en Roumanie. Mihnea Berindei est l’incarnation de l'honnêteté et de la détermination dans la recherche de la Vérité historique. Et comme directeur des Archives nationales, il n’a pas fait plaisir à tout le monde en révélant le contenu des archives du parti communiste roumain. Sa famille perd un être cher; ses amis une personne engagée; l’historiographie roumaine une personnalité honnête et compétente.
Ton van RIJEN (18 décembre 1934, Bergen op Zoom – 12 mai 2016, Ossendrecht) était un ingénieur hollandais qui, à côté de sa vie professionnelle, s’est constamment engagé dans des associations qui favorisaient le rapprochement entre les gens et les peuples. Au niveau local, quand il a été bourgmestre (maire) de sa commune d’Ossendrecht; au niveau transrégional, quand il a été président de l’association BENEGORA (Belgisch Nederlands Grensoverleg Regio Antwerpen, Région transfrontalière belgo-néerlandaise d’Anvers); au niveau international, quand, comme membre d’OVR-NL, il a collaboré avec des membres de Belgique, de Suisse, ainsi que plusieurs associations roumaines, pour étudier la culture des Saxons de Transylvanie, faire connaître leur patrimoine historique exprimé par le biais de leurs églises fortifiées par la publication d’un livre et, finalement, créer un petit musée local à Frauendorf-Axente Sever pour permettre de découvrir cette culture sur place, dans l’église fortifiée de ce village du judeţ de Sibiu (voir le site : www.axentesever.com.)
De nombreux articles ont aussi paru sur ce sujet dans Le Réseau, depuis 2007.
Ton van Rijen a été constamment soutenu et épaulé par son épouse, Gabi Teodorescu, qui a été plusieurs années présidente d’OVR-Pays-Bas, à l’époque où cette coordination existait encore. Toutes nos condoléances et notre amitié à Gabi et à sa famille.
Un hommage sera rendu à chacune de ces deux personnes dans le prochain numéro de la revue « Le Réseau », à paraître au début du mois d’août.