Les couleurs de l'hirondelle

POPESCU Marius Daniel, Les couleurs de l'hirondelle, Ed. José Corti, Paris, 2012.

Après la mort accidentelle de son père, point de départ de son premier roman, La symphonie du loup , le décès de sa mère marque le début du dernier roman de Marius Daniel Popescu.

Dans son style très particulier, précis, haut en couleur, effervescent, Popescu maintenant orphelin, décrit tout ce qu'il fait et voit du quotidien domestique, professionnel, de la rue et de la vie très ordinaire. Tout est matière littéraire, comme s'il fallait utiliser tous les mots à disposition pour transcrire tout ce qui se perçoit par tous les sens y compris tout ce qui s'exprime par les gestes. A le lire, on s'y croit, c'est comme dans un film qui passe au ralenti. D'incessants passages de la Suisse à la Roumanie nous maintiennent dans le concret.

Le retour pour l'enterrement de sa mère lui rappelle les réalités pénibles d'une ère pas encore révolue dans des régions qui peinent à sortir d'un passé pas toujours glorieux. Sous forme de flash back, il se revoit sous le régime du parti unique.

Même si celui-ci lui laisse bien des souvenirs peu agréables, il n'en reste pas moins que les enfants restent des enfants et qu'ils peuvent s'amuser avec des riens au bord de la rivière, relayer les jeux traditionnels et universels, comme le saute-mouton, ou se livrer à des inventions qui, même sur un tas de gravats, restent des jeux d'enfants. Et ces souvenirs-là sont de solides points d'ancrage.

Une présentation du livre a paru dans le Réseau N° 48, décembre 2013, pp. 17-18


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